Histoire et Patrimoine

Toponymie

Le lieu est attesté sous les formes Ewenvilla en 1025 et vers 1080, puis sous la forme Eudonis villa en 1138.

Nom médiéval en -ville « domaine rural » (terme issu du gallo-roman VILLA de même sens). Le premier élément est comme c'est le plus souvent le cas, probablement un anthroponyme. François de Beaurepaire compare la forme plus tardive Eudonis villa avec celle de Hyenville (Manche, Eudonis villa 1186). Dans ce cas, il s'agit de l'anthroponyme d'origine germanique Odo, fréquent dans la Normandie ducale sous les formes Eudes / Odon (cf. Odon de Bayeux).

Cependant, l'évolution phonétique aurait dû se faire différemment. Le plus ancien Ewenvilla l'explique mieux. Il s'agit probablement d'un autre nom de personne Edwin, à la fois germanique continental et anglo-saxon.
 

Histoire

Dans la plaine de Yainville coulait jadis l'Austreberthe. A l'ère quaternaire, son cours fut capturé par la Seine. L'idée de remettre en eau cette vallée morte pour abréger le parcours des navires fut lancée par Vauban puis reprise, au XIXe siècle, par divers ingénieurs. Ce projet, abandonné après quelques travaux, reste connu sous le nom de "coupure de Yainville".

Yainville était jusqu'à la Révolution l'une des trois paroisses composant la Baronnie de Jumièges, domaine direct de l'abbaye du même nom.

Première activité industrielle : une carrière de pierres située à Claquevent et exploitée à la Révolution par le syndic du village, Jacques Rollain et au XIXe siècle par Émile Sylvestre. Tous deux furent maires de Yainville.
Sur le site s'édifia ensuite une centrale électrique exploitée par la SHEE (Société havraise d'énergie électrique) puis une centrale thermique détruite à la fin des années 1990.

Le 19 avril et les 29 et 30 juillet 1943, la centrale électrique est bombardée.
Activités contemporaines : savonnerie et huilerie. Usine d'orfèvrerie Christofle (1971).
Des scènes du film Un pont entre deux rives (1999) de et avec Gérard Depardieu, Carole Bouquet et Frédéric Auburtin y ont été tournées.

Personnalités liées à la commune


• Marie Madeleine Dreux d'Aubray, marquise de Brinvilliers a, selon la légende, séjourné à Yainville.
• Sacha Guitry et Charlotte Lysès, sa première épouse, font du manoir des Zoaques leur résidence d'été de 1913 à 1916.
• Bernard Bloch-Levallois, marchand de biens, collectionneur, racheta les Zoaques à Sacha Guitry.
• Lazare Bloch, époux de Marthe Hanau, la célèbre banquière, fut propriétaire des Zoaques.
• Maurice Ray (1863-1938), peintre parisien, familier du Salon des Indépendants, fut propriétaire de La Broche, l'ancien nom des Zoaques.
• Roger Martin du Gard séjourna à plusieurs reprises chez son ami Martin Ray, à La Broche, où il rédigea sa thèse sur l'abbaye de Jumièges.
• L'abbé Houlière, poète, chansonnier, auteur de Notre Dame d'Autertot, fut curé de Yainville. Il y rédigea son ouvrage intitulé Poésies d'un curé de campagne.

Bibliographie


• Paul Bonmartel, Histoire du patrimoine industriel de Duclair-Yainville-Le Trait 1891-1992, 1998
• Charles-Antoine Deshayes, Notice sur les paroisses Jumièges, Le Mesnil-sous-Jumièges et Yainville
• Gilbert Fromager, Le Canton de Duclair à l'aube du XXe siècle, Duclair, 1986, 163 p.
• Gilbert Fromager, Le Canton de Duclair 1925-1950, Duclair, 1993, 204 p.
• Emmanuelle Real, Le Paysage industriel de la Basse-Seine, Connaissance du patrimoine en Haute-Normandie, 2009, broché, 264 p.
• « Yainville », dans Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime, Charenton-le-Pont, Éditions Flohic, coll. « Le Patrimoine des communes de France », 1997, 1389 p.vol. 1, p. 450
Liens
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